Focus sur les prévisions de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord
Dans un contexte géopolitique très troublé et un environnement économique tendu impacté par la chute du prix du pétrole, certains pays arrivent à tirer leur épingle du jeu alors que d’autres ont du mal à se sortir des difficultés.
D’un côté, l’Algérie, l’Egypte et la Tunisie peinent à sortir la tête de l’eau avec une dette publique importante, sans que les réserves en devises soient suffisantes pour financer leur déficit. Et de l’autre, les pays du Golf dont les économies sont soutenues par des investissements publics et des mesures de diversification économique, où les fonds épargnés pendant les périodes d’euphorie pétrolière sont importants et leur assurent une stabilité économique.
Des problèmes de sécurité proéminents
La répression militaire et les attaques d’églises coptes en Egypte, la guerre civile en Syrie, le conflit libyen et la menace de l’extrémisme islamique, autant de menaces qui pèsent actuellement sur les régions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Certains pays ont déjà été visés par des attentats terroristes comme en Tunisie et en Egypte. D’autres pays craignent pour leur sécurité nationale comme les Emirats Arabes Unis qui font partie de l’alliance contre l’Etat Islamique (EI), ce qui a accru le risque d’attaque terroriste sur leur territoire.
Cette montée de l’insécurité impacte lourdement le secteur du tourisme, qui est vital pour certains pays (Maroc, Tunisie, Egypte), mais aussi l’économie et les investissements étrangers.
Des pays dépendants du pétrole…
La chute des prix du pétrole depuis 2014 affaibli particulièrement l’économie de ces régions, très largement dépendantes du secteur pétrolier, impactant ainsi leurs recettes d’exportation. Le pétrole représente plus de 95% des recettes d’exportation en Algérie et 60% en Arabie Saoudite. De plus, suite à l’accord conclu lors d’une réunion de l’OPEP en Novembre 2016, la production pétrolière doit être largement réduite ce qui induit une baisse des recettes pour les pays producteurs.
Les pays de ces régions doivent donc faire face à un ralentissement de leur croissance économique et de leur PIB, impliquant une augmentation de leur déficit budgétaire.
… où la diversification de l’économie est un enjeu majeur
Pour compenser ces pertes, la diversification de l’économie de ces pays est devenue un enjeu majeur.
Le Maroc développe fortement l’agriculture, l’électricité et le gaz. Les Emirats Arabes Unis ont bien surmonté la baisse des prix du pétrole grâce à une économie diversifiée dans les secteurs de la construction et de l’agroalimentaire (70% du PIB total provient maintenant de secteurs non pétroliers). L’Arabie Saoudite, quant à elle, soutient son activité économique avec des investissements conséquents et continus en infrastructures (métro de Riyadh) et en nouveaux projets industriels (complexe pétrochimique de Sadara).
Déficit budgétaire : le défi de la maîtrise des dépenses
Le déficit budgétaire auquel font face les pays des régions analysées a connu une forte augmentation. Par exemple, l’Algérie affiche un déficit budgétaire de 15,6% du PIB en 2016 et l’Arabie Saoudite de 15% du PIB en 2015.
Les pays du Golf financent facilement leur déficit grâce à des réserves en devises élevées qui ont été épargnées lors des années « glorieuses » du pétrole. Les Emirats Arabes Unis disposent ainsi d’un vaste fonds souverain où les actifs sont estimés à plus de 1,2 milliards de Dollars US.
D’autres pays comme l’Egypte et la Tunisie demeurent très largement dépendants de l’aide financière allouée par les donateurs étrangers que sont les pays tiers et les institutions multilatérales (FMI, G7, Emirats Arabes Unis…).
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