Etant donné le taux élevé d’insolvabilité et après le défaut d’un grand sidérurgiste local fin 2015, les banques thaïlandaises sont plus réticentes à accorder des prêts au secteur de la sidérurgie.
- La demande est soutenue par les projets de chantiers publics
- Marges étroites et forte concurrence
- Notre politique de couverture est prudente
La production d’acier de la Thaïlande est très modeste et le pays est donc importateur net d’acier: avec des importations nettes de 14,6 millions de tonnes en 2015, il se classe au 8ème rang mondial des importateurs nets. La demande d’acier de la Thaïlande devrait augmenter en 2016 grâce aux grands chantiers de travaux publics nouveaux et en cours, tels que de nouveaux systèmes de transports publics (métro et trains), ainsi que de nouveaux projets résidentiels encouragés par le programme gouvernemental de logements pour les ménages à faibles revenus. La demande d’acier émanant du secteur thaïlandais de la construction devrait augmenter d’environ 3% en 2016, à 8,4-8,6 millions de tonnes, après avoir enregistré une hausse de 2% en 2015.
La croissance de la demande devrait entraîner une légère augmentation des marges des producteurs d’acier thaïlandais. Celles des négociants en acier et des petits transformateurs – c’est-à-dire la grande majorité des opérateurs du secteur devraient rester stables. La concurrence acharnée qui règne dans ce segment aval du secteur de l’acier conduit à une forte contraction des marges, qui n’atteignent qu’à peine 0,5%-1,5% en moyenne.
L’étroitesse et la volatilité des marges et la longueur des cycles commerciaux expliquent l’endettement élevé des entreprises sidérurgiques. Il s’ensuit que l’écart entre le cash généré et le cash nécessaire est généralement comblé par des tierces parties comme les banques. Mais étant donné le taux élevé d’insolvabilité et après le défaut d’un grand sidérurgiste local fin 2015, les banques thaïlandaises sont plus réticentes à accorder des prêts au secteur de la sidérurgie. Les prêts au secteur sont généralement assortis de conditions de garantie, avec des taux d’intérêt élevés.
Les délais de paiement dans le secteur prennent de 60 à 120 jours. Dans la plupart des cas, les paiements sont ponctuellement exécutés car en cas de retard de paiement d’un acheteur les fournisseurs locaux mettent fin à la relation d’affaires et boycottent le mauvais payeur. En Thaïlande, les relations entre opérateurs du secteur de la sidérurgie sont fortes et toute affaire de retard de paiement est immédiatement diffusée. Cela dit, l’importance des risques et la volatilité qui caractérisent la sidérurgie font que le nombre des retards de paiement est plus élevé que dans d’autres secteurs.
Malgré les perspectives de croissance plutôt favorables pour les 12 prochains mois, notre politique de couverture reste prudente à l’égard de ce secteur en raison de la faiblesse structurelle des conditions de marché de la sidérurgie et de la volatilité actuelle du marché mondial de l’acier. En outre, avec des technologies de production obsolètes, des coûts salariaux et énergétiques relativement élevés et la volatilité des prix des matières premières importées, les producteurs d’acier locaux ne peuvent opérer de manière efficiente. Du fait de la forte concurrence et des marges médiocres, le segment des négociants et grossistes en acier et métaux comprend principalement des acheteurs financièrement faibles.
