Ralentissement de la croissance attendu en 2016, suivi par un rebond en 2017. Mais le niveau élevé de la dette constitue un point faible majeur.
Situation politique
Chef de l'Etat : Président Janos Ader (depuis Mai 2012)
Chef du gouvernement : Premier Ministre Viktor Orbán (depuis Mai 2010)
Population : 9.8 millions
Les relations avec l‘UE restent problématiques
La coalition conservatrice au pouvoir, composée des partis Fidesz et KDNP et dirigée par le Premier ministre Viktor Orbán, a adopté à maintes reprises des mesures qui ont mené à des confrontations avec la Commission européenne et les autres États membres de l‘UE (par exemple la loi controversée sur les médias, certains amendements constitutionnels contrôlant l‘indépendance du judiciaire et une position de fermeté sur la politique relative aux migrants, conjuguée à un manque de volonté en matière de respect des quotas obligatoires pour les réfugiés adoptés par l‘UE).
Ces mesures, associées à certaines décisions peu orthodoxes en matière de politique économique, telles que des impôts supplémentaires sur les banques, et les confrontations répétées du gouvernement avec l‘UE ont mené à une certaine incertitude parmi ses pairs européens et les investisseurs étrangers.
Situation économique
Ralentissement de la croissance attendu en 2016, suivi par un rebond en 2017
La croissance du PIB hongrois devrait ralentir et passer à 1,8 % en 2016, essentiellement en raison de la baisse des investissements publics (baisse des allocations des fonds européens). Néanmoins, la croissance économique est soutenue par la hausse de la consommation des ménages (jusqu‘à 3,7 %). La progression de la consommation des ménages est stimulée par les hausses salariales, les baisses d‘impôts et le recul du chômage (jusqu‘à 6 % en 2016). La hausse du taux d‘emploi est essentiellement due à l‘embauche dans le secteur privé et à l‘extension des programmes de travaux publics.
En 2016, la croissance des exportations devrait ralentir, mais demeurer soutenue (jusqu‘à 5,2 %). Le compte courant devrait rester excédentaire en 2016 et en 2017.
En 2017, la croissance devrait progresser de 2,6 %, étant donné que les investissements publics et privés repartiront à la hausse et que la consommation des ménages restera soutenue. Les risques résultent de la fin éventuelle de la reprise dans la zone euro et d‘un ralentissement des échanges mondiaux, ce qui mettrait à mal la croissance des exportations hongroises.
Lors du premier semestre 2016, la banque centrale hongroise a réduit à deux reprises le taux d’intérêt de référence, qui a atteint 0,9 % en juillet 2016, dans le but de contrer le ralentissement de l‘inflation et de stimuler la croissance économique. Après les déflations de 2014 et 2015 (essentiellement dues aux prix régulés de l‘énergie distribuée aux ménages), les prix à la consommation devraient repartir à la hausse, soit +0,9 % en 2016 et +2,1 % en 2017.
Le gouvernement s‘est montré déterminé à respecter la discipline fiscale jusqu‘à présent. L‘administration s‘est fixée pour priorité de limiter le déficit budgétaire sous la barre des 3 % du PIB afin d‘éviter les sanctions européennes. Cependant, depuis 2010, le gouvernement utilise des méthodes peu orthodoxes pour équilibrer son budget, et notamment des impôts extraordinaires sur les banques et les services publics. Le déficit budgétaire devrait rester sous le seuil de 3 % en 2016 (2,6 % du PIB) et en 2017 (2,7 % du PIB).
Le niveau élevé de la dette constitue un point faible majeur
Le principal point faible de la Hongrie reste son niveau élevé de dette externe qui atteignait plus de 100 % du PIB en 2015. Une grande partie est libellée en devises étrangères, ce qui exacerbe le problème, étant donné que la faiblesse du forint désavantage de nombreux foyers et entreprises hongrois, qui possèdent des prêts libellés en devises étrangères. La Hongrie reste par conséquent très sensible au sentiment des investisseurs internationaux et à la volatilité de la devise.