Un rebond modeste est attendu en 2016, mais la croissance économique reste négativement affectée. La Jordanie demeure largement dépendante de l'aide allouée par les donateurs étrangers.
Situation politique
Chef d'Etat: Roi Abdullah bin Hussein al-Hashemi (depuis février 1999)
Forme de gouvernement: La Jordanie est une monarchie constitutionnelle, mais le pouvoir parlementaire y est largement circonscrit. Malgré quelques récentes réformes, la majeure partie du pouvoir exécutif et législatif revient de fait au Roi, qui est habilité à congédier le gouvernement et à dissoudre le parlement.
Population: 7 millions (est.)
Le pays est fortement affecté par les conflits faisant rage dans les Etats limitrophes
Le roi Abdallah II est à nouveau solidement au pouvoir suite aux protestations publiques de 2011 et 2012. La position du Roi est également jugée sûre, car il est plutôt populaire et jouit d’un vaste soutien de la part des forces de sécurité effectives ainsi que de l’armée.
Ceci étant, la situation de la sécurité s’est détériorée au fil des dernières années en Jordanie, car le pays est affecté de manière immédiate par le conflit sectaire en cours en Irak ainsi que la guerre civile en Syrie, couplés au soulèvement de l‘État islamique (EI) dans ces deux pays limitrophes. Le tourisme, les services et le commerce transfrontalier sont impactés négativement. La part de réfugiés en Jordanie a atteint environ 15%-20% de la population totale du pays, ce qui a accru la pression sur l‘infrastructure (ex. l‘eau et les ressources électriques) et sur les finances publiques. Cela a également entraîné des tensions entre les réfugiés et les Jordaniens suite au taux de chômage déjà élevé dans le pays.
Situation économique
Un rebond modeste est attendu en 2016
La croissance économique jordanienne reste négativement affectée par les conflits en cours au sein de la région. Les flux commerciaux avec l’Irak, destination d’exportation de premier plan, ont diminué et le tourisme ainsi que les investissements sont impactés négativement par les problèmes de sécurité. En 2015, les revenus du tourisme ont baissé de 10%. Ceci étant, la croissance devrait rebondir quelque peu en 2016, soutenue par les faibles prix pétroliers (la Jordanie importe toute sa demande énergétique) ainsi que les investissements publics dans l‘infrastructure. Après une déflation de 0,9% en 2015 suite à des prix pétroliers inférieurs et à une demande privée en demi-teinte, un faible taux d‘inflation de 0,5% est prévu en 2016.
La dette publique est élevée et devrait atteindre 90% du PIB cette année. Le déficit budgétaire est également élevé, mais devrait baisser pour atteindre 6,3% du PIB en 2016. Le rééquilibrage budgétaire est compliqué en raison de l’afflux massif de réfugiés. Cependant, des améliorations sont prévues suite aux réformes (baisse des subventions) et au faible prix du pétrole.
Depuis 2014, le déficit du compte courant a fortement baissé en raison la baisse des prix du pétrole, ce qui a permis de réduire le besoin de financement externe brut à 82% des réserves. Le besoin de financement reste toutefois élevé, principalement en raison du haut niveau de la dette à court terme, qui est liée au commerce. Le financement des déficits du compte courant ne pose pas de problème grâce au support financier et au bon accès aux marchés de capitaux internationaux. La situation des liquidités est bonne, car les réserves étrangères ont augmenté grâce à l‘aide financière externe. La couverture des importations s’élève à plus de huit mois en 2016. La Jordanie demeure largement dépendante de l‘aide allouée par les donateurs étrangers que sont ses alliés arabes (en particulier l’Arabie saoudite), les États-Unis ainsi que des institutions multilatérales. Cependant, de telles subventions étrangères constituent un facteur incertain et, dès lors, un risque économique potentiel.