La situation économique du Japon demeure médiocre, malgré les plans de relance massifs du gouvernement et de la banque centrale.
Situation économique
Croissance modérée malgré des plans de relance massifs
La situation économique du Japon demeure médiocre, malgré le fait que depuis 2013 tant le gouvernement que la banque centrale ont lancé un programme massif de relance, y compris un assouplissement monétaire drastique et plusieurs “packages” en matière de politique fiscale et de dépenses publiques. L’année 2016 fut la troisième année consécutive enregistrant une croissance en-dessous de 1%, et les prévisions pour 2017 tablent sur une croissance modérée continue.
La déflation est revenue en 2016 étant donné que les prix ont continué de diminuer, principalement en raison d’un yen fort et des prix bas du pétrole, tandis que les attentes de l’inflation sont demeurées très faibles. Malgré un solide engagement d’augmenter l’inflation à plus de 2%, les perspectives restent modérées. Tandis que le prix du pétrole semble avoir diminué à son plus bas niveau, cela ne se traduit pas encore dans une réelle pression ascendante sur les prix à la consommation au Japon. Au lieu de cela, la déflation s’est élargie à d’autres secteurs de l’économie, comme les biens de consommation, déflation causée par la forte appréciation du yen contre le dollar américain en 2016 - malgré la politique monétaire très peu rigoureuse de la Banque du Japon. En 2017, l’inflation devrait redevenir positive, étant donné que les prix des produits de base remontent lentement, mais seulement à un taux attendu de 0,6%.
L’appréciation du yen a été stimulée par la perception du marché que le yen est toujours sous-évalué et par son rôle en tant que monnaie refuge. Cela dit, la tendance s’est inversée avec le résultat des élections présidentielles américaines de novembre 2016, qui a déclenché une appréciation du dollar américain à la fin de l’année 2016. Le dollar américain devrait rester fort en 2017, ce qui devrait aider à augmenter les exportations japonaises et à améliorer le climat des affaires en 2017.
La charge de la dette publique excessive et autres défis
Après une longue période de politique fiscale peu rigoureuse, le gouvernement japonais doit faire face à une dette publique extrêmement élevée (plus de 230% du PIB en 2016). Le Japon compte principalement sur les créanciers nationaux pour soutenir sa dette publique (dont environ 90% sont détenus par des investisseurs japonais), ce qui rend la base de financement moins sujette à une fuite de capitaux. Le maintien de ce niveau d’endettement est cependant coûteux et l’augmentation supplémentaire de la dette publique finirait à un moment donné par la rendre insupportable.
Le Japon est confronté à certains défis majeurs. Outre le déficit fiscal élevé, le pays fait face à des défis d’ordre démographique : la population diminue, tout comme la population en âge de travailler. Sans mesures appropriées, le Japon sera inévitablement confronté à une assiette fiscale réduite et à une augmentation des dépenses pour les allocations de retraite. De nombreuses industries rencontrent déjà des difficultés suite à un manque de main-d’œuvre, ce qui entraîne une augmentation des coûts du travail et nuit à leur compétitivité internationale.
Afin de concrétiser une reprise durable et d’encourager les performances économiques à long terme du pays, il faut de toute urgence rendre le marché du travail plus flexible, mettre fin à la protection des agriculteurs, des médecins et des entreprises pharmaceutiques, et introduire une plus grande dérégulation commerciale. Le gouvernement a annoncé à plusieurs reprises son intention de régler ces problèmes durant sa législature, mais toutes ces réformes rencontrent toujours la ferme opposition de puissants groupes d’intérêt. Reste à voir si et quand de profondes réformes structurelles seront effectuées.
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