Une croissance stable et une inflation sous contrôle, mais les fondamentaux de l'économie montrent toujours quelques faiblesses.
Situation politique
Chef d'Etat : Président Truong Tang Sang (depuis juillet 2011)
Chef du gouvernement : Premier Ministre Nguyen Tan Dung (depuis juin 2006)
Type de gouvernement : État communiste caractérisé par une économie de plus en plus orientée vers le marché.
Population: 94.3 millions
Des querelles au sein de parti quant à la cadence des réformes
Le PC vietnamien (Vietnamese Communist Party) se maintient fermement au pouvoir, malgré la montée du mécontentement public concernant le manque de libertés personnelles, la corruption du gouvernement et les confiscations de terres par l'administration. Une lutte persistante entre les extrémistes et les fonctionnaires plus enclins à la réforme économique semble exister au sein du Parti Communiste. Cette division politique a détruit les efforts de réforme et diminué l'efficacité de la politique dans le passé. La lutte interne au sujet de la direction politique future est sur le point de s'intensifier encore avant le prochain congrès national du parti prévu début 2016, et au cours duquel un nouveau leadership de parti devrait être choisi.
Extérieurement, le conflit territorial avec la Chine concernant des revendications contradictoires en mer de Chine méridionale s'est renforcé en mai 2014, lorsque la Chine a déployé une plate-forme de forage dans les eaux revendiquées par le Vietnam. Cela a conduit à une confrontation en mer entre des navires ennemis ainsi qu'à de violentes protestations antichinoises au Vietnam. Après le démantèlement de la plate-forme pétrolière en juillet 2014, les deux parties ont entamé des négociations visant à désamorcer la situation conflictuelle et à régler les différends transfrontaliers existant pour trouver une solution au conflit territorial. Il est cependant peu probable que ce conflit se résolve dans l'immédiat.
Diversification des relations commerciales
Pour contrer l'affirmation croissante du pouvoir chinois en mer de Chine méridionale, le Vietnam se montre désireux d'améliorer sa coopération politique, en matière de sécurité avec les États-Unis et le Japon. Cependant, le Vietnam ne dispose pas de la capacité militaire suffisante pour faire sérieusement face aux actions chinoises, et son secteur manufacturier dépend fortement des matières premières importées de Chine. De plus, compte tenu des similitudes idéologiques des régimes dans les deux pays, le PC vietnamien comporte encore une forte faction pro-chinoise.
Le Vietnam a cependant entrepris des démarches visant à poursuivre la diversification de ses débouchés commerciaux en rejoignant le partenariat transpacifique (PTP) mais également en concluant récemment un accord de libre-échange avec l'Union Européenne. Les perspectives de croissance à moyen terme du Vietnam devraient augmenter de manière significative à condition que les pays participants ratifient le PTP.
Situation économique
Croissance élevée et inflation à nouveau sous contrôle
Le Vietnam opère une transition lente d'une économie communiste centralisée vers un système de socialisme de marché. Son économie est extrêmement tournée vers les exportations, spécialisée dans les ordinateurs, l'électronique, le textile et les chaussures. La réforme économique (baptisée « doi moi » lors de son lancement en 1986) a débouché sur une croissance économique relativement élevée. Tandis que le climat commercial s'améliore lentement, il demeure freiné par des institutions faibles et une corruption endémique. Le niveau d'intervention étatique demeure élevé et bon nombre des entreprises d'État sont inefficaces.
Depuis 2000, l'économie vietnamienne a enregistré des taux de croissance relativement élevés de 6,5 % en moyenne et cette solide croissance devrait se poursuivre en 2016, avec une poursuite des accroissements importants au niveau des exportations et de la production industrielle. Cependant, les entreprises détenues par des étrangers représentent environ 70 % des exportations vietnamiennes en 2015, ce qui rend l'économie vulnérable à un ralentissement si les entreprises étrangères quittent le pays (par exemple recherche d'une main-d'œuvre moins onéreuse).
L'inflation élevée continuelle constatée durant les dernières années (à deux chiffres en 2010 et 2011) a fini par diminuer en 2013, ce qui a permis à la Banque centrale d'abaisser à plusieurs reprises le taux d'intérêt directeur qui atteint à présent 6,5 %. L'indice des prix à la consommation ne devrait augmenter que de 0,7 % en 2015.
La dette publique vietnamienne a fortement augmenté au fil des dernières années pour atteindre 53 % du PIB en 2014, en raison d'une rigueur budgétaire laxiste, de dépenses en infrastructures et protection sociale et de recettes en baisse (suite à la réduction de l'impôt sur les sociétés). La dette publique devrait se stabiliser en 2015 et 2016. Les réformes des entreprises d’État et du secteur financier sont capitales. D'autres défis structurels consistent en l'amélioration de l'infrastructure, de l'éducation du corps enseignant et de la lutte contre la corruption.
Un secteur bancaire faible
Le secteur bancaire, qui est dominé par cinq grandes banques commerciales d'État, est en mauvaise posture. Le secteur souffre d'une faible transparence, du peu de capitalisation, de l'intervention étatique ainsi que d'un taux élevé de prêts improductifs (estimé entre 10 % et 15 %) essentiellement dû à des prêts motivés politiquement. Le gouvernement a pris quelques mesures visant à assainir les bilans des banques, notamment par la mise en place de la Vietnam Asset Management Company, pour aider à recapitaliser les banques. En parallèle, il encourage les activités de regroupement entre les banques fortes et faibles, mais avec une réussite limitée à ce jour. Pour l'instant, les efforts de restructuration bancaire font que bon nombre de Vietnamiens disposent d'un accès restreint au capital, raison pour laquelle il leur est plus compliqué de concourir à l'échelle internationale.
Tandis qu'une restructuration en profondeur du secteur bancaire semble encore lointaine, son effondrement demeure peu probable dans la mesure où le gouvernement interviendrait pour venir en aide aux banques d'État. Cependant, en combinaison avec la dette publique élevée, un tel renflouement serait susceptible d'exercer une importante contrainte sur les finances publiques.
Les fondamentaux économiques extérieurs montrent encore certaines faiblesses
Le Vietnam connaît une solide balance des paiements, affichant de solides excédents de compte courant, depuis 2012, conjointement à d'importants afflux d'investissements directs provenant de l'étranger (FDI). La dette extérieure a diminué pour atteindre 35 % du PIB et seulement 40 % des exportations en 2015.
Les réserves en devises sont de plus en plus soutenues par des comptes courants positifs et suffisent amplement à couvrir les besoins de financement externes, tandis que la couverture des importations s'élevant tout juste à environ trois mois demeure mauvaise et que les insuffisances de liquidités ne peuvent être éliminées. Cependant, vu l'intégration financière internationale limitée du Viêt Nam, les dévaluations majeures des taux de change sont improbables. Bien que le taux de change reste lié au dollar US, certaines dévaluations modérées sont probables. Le taux de change bénéficie d'une gestion stricte via un système de parité rampante et de petites dévaluations se sont opérées récemment afin de conserver la compétitivité internationale.
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